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19 Nov

IVème causerie le 29 novembre 2012 à Lille - "La crise"

Publié par Critique de la valeur  - Catégories :  #Evenements

 

 

Venez participer au renversement du monde !

 

On causera  de la crise le jeudi 29 novembre à 18h30

au café citoyen, place du vieux marché aux chevaux à Lille. 


4 eme rencontre ok

 

 

 

Extrait de l'introduction à La grande dévaluation de Lohoff & Trenkle (traduction G.Briche) :

 

Les crises historiques qu’on ne peut expliquer dans le cadre des modèles axiomatiques et anhistoriques de l’harmonie postulée par la science économique n’indiquent pas seulement le caractère irrationnel et contradictoire du mode de production dominant, mais elles constituent des étapes sur le long chemin qui mène celui-ci à sa limite historique. Ce qu’on voit, c’est que la fin en soi bornée de la valorisation du capital n’est pas, sur la durée, compatible avec le potentiel immense de la production de richesses réelles qu’elle-même fait surgir, parce que ce processus va de pair avec une incessante réduction du temps de travail nécessaire. Dans le cadre de relations sociales différentes, ce potentiel pourrait être utilisé pour permettre à tous les hommes de mener une vie bonne sans détruire des fondements naturels de la vie ; mais dans le cadre de relations capitalistes, la croissance incessante de la productivité écrase la production de valeur et ainsi le fondement de la valorisation du capital. De ce fait, tôt ou tard un point sera atteint où le niveau atteint par la productivité ne sera plus compatible avec la forme capitaliste de la richesse1.

 

Quand on voit les choses ainsi, on constate que la crise actuelle de l’économie mondiale n’est aucunement le résultat d’une spéculation ou d’un endettement exagérés dont il faudrait maintenant payer la note. Au contraire, la formation d’énormes bulles financières est elle-même l’expression que, depuis le début de la troisième révolution industrielle qui a introduit une mutation fondamentale des structures de production et qui a rendu massivement « superflue » la force de travail dans des secteurs centraux de la valorisation capitaliste, la production de valeur chute de manière absolue. La crise structurelle qui a éclaté pour cette raison, et qui était perceptible dès les années soixante-dix sous la forme d’une « crise du travail », ne pouvait être contrée et repoussée que grâce à un monstrueux entassement de « capital fictif » sur les marchés financiers. Mais le prix en était l’accumulation de masses énormes de traites prises sur l’avenir, qui ne pourraient jamais être recouvrées, et dont la dévaluation plane désormais comme une épée de Damoclès sur le monde entier. C’est pourquoi les avertissements concernant une crise ont aussi peu de sens que les cris de Cassandre2 des gourous de la crise, qui appellent à un retour à une « saine économie de marché », de même que n’ont pas de sens les encouragements venus de toutes parts à une « maîtrise des marchés ». Il se peut que la crise structurelle fondamentale soit une fois de plus reportée, grâce à une nouvelle bulle de capital fictif et à diverses mesures de gestion de l’urgence, mais elle ne peut être résolue dans le cadre de la logique capitaliste. Si cette logique est maintenue par la force, c’est en réalité une grande catastrophe qui menace, à la mesure de la crise qui va s’aiguiser. On ne pourra la détourner que si l’on parvient à développer une alternative sociale au-delà de la production de marchandises et à la mettre en place de manière mondiale3.

 

1 Ce qui est ici résumé à grands traits, c’est la thèse qu’une limite historique de la valorisation du capital est atteinte au terme du mouvement même de cette valorisation. C’est ce qui fonde la thèse d’une « crise finale du capitalisme » avancée par la théorie critique de la valeur.

2 Cassandre, personnage de l’Illiade d’Homère, était frappée de la malédiction de faire des prédictions toujours vraies, et de n’être jamais crue.

3 Cette remarque signale que la théorie critique de la valeur n’est pas une sorte de déterminisme recommandant d’attendre patiemment la fin du capitalisme. Cette fin pourrait bien sûr prendre du temps, mais laisser la dynamique capitaliste suivre son cours, c’est laisser le capitalisme s’effondrer dans une catastrophe totale où il entraînera une planète complètement pillée et une humanité complètement détruite.

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Critique radicale du capitalisme critiquedelavaleur@hotmail.fr